C'est la faute de la faute !

Une des coquilles que je corrige le plus souvent est : « c'est de la faute à ».
La formulation s'étant déformée dans le langage courant, les gens sont souvent tentés d'ajouter les prépositions « de » au milieu et « à » à la fin.

Il vous faut donc écrire (et dire !) :
C'est ta faute.
C'est la faute de la société.

Anecdote :
Notons que l'ajout fautif de la préposition « à » a été banalisé par M. Victor Hugo et sa rengaine dans Les Misérables :

Je suis tombé par terre
C'est la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau
C'est la faute à Rousseau.

Et ça, c'est la faute de Hugo !

L'espace insécable

L'espace insécable est une espace typographique qui précède les doubles ponctuations (deux points, point-virgule, point d'exclamation, point d'interrogation), leur permettant de ne pas être séparées du mot placé avant (insécables) et donc, de ne pas se retrouver seules en début de ligne (parce que c'est très laid et absurde).

La plupart des logiciels de traitement de texte la saisisse automatiquement (elle est indiquée par un rectangle gris) et au besoin, sur PC, la saisie manuelle se fait avec le code : Alt+0160.

espace-insécable

Cas particulier en BD :
Il se peut que la double ponctuation se retrouve seule sur une ligne pour des questions d'occupation d'espace du phylactère ou d'emphase.
N.B. : On ne mettra pas d'espace (insécable ou autre) entre deux doubles ponctuations : Quoi ?!

Les guillemets

Pour les guillemets français, qui comptent comme une double ponctuation également, les espaces insécables se placent à l'intérieur, pour éviter que l'un d'eux se retrouve séparé du reste en début ou en fin de ligne.
  Il a dit : « Je serai en retard pour le ciné. »

Cas particulier : les guillemets anglais
En anglais, on ne sépare pas les doubles ponctuations du mot qui précède par une espace. C'est pour cette raison que l'on collera les guillemets anglais au(x) mot(s).
  "What the hell!"

N.B. : Dans le meilleur des mondes, on n'utilisera pas de guillemets pour indiquer un titre. Si le traitement du texte le permet, on aura recours à l'italique, comme la règle l'exige.
  J'ai acheté le Times ce matin.

À travers ou au travers ?

Il m'arrive, quand je travaille sur une traduction, d'avoir des questions existentielles complètement futiles. Quand faut-il utiliser à travers et au travers ? La réponse ci-dessous :

  • à travers : s'utilise pour traverser une densité ou une étendue.
     Exemples : Regarder à travers la fenêtre ; Couper à travers champs.
    N.B. : à travers ne peut être suivi de la préposition de, sauf s'il s'agit de l'article indéfini ou partitif.
  • au travers (de) : implique une traversée de part en part.
     Exemple : Il est passé au travers de la fenêtre.
    Il peut également indiquer l'intermédiaire.
     Exemple : Au travers de cette métaphore, l'auteur souligne…
    Une ancienne nuance sous-entendait, par au travers de, une idée de difficulté qui est restée dans l'expression « passer au travers ».
     Exemple : Il est passé au travers de gros ennuis.

Sources : Larousse, Robert

-rai ou -rais ?

Voilà une faute récurrente s'il en est ! Pourtant, il existe une astuce très simple pour choisir entre futur et conditionnel à la première personne du singulier.
Pour ne plus faire d'erreur, il vous suffit de mettre votre phrase à la troisième personne du singulier. Exemple :

  Je prendrai un café, s'il vous plaît. / Il prendra un café…
  Je prendrais bien un café mais je risque de ne pas dormir après. / Il prendrait bien un café…

Si vous entendez toujours le son « é », c'est du conditionnel et il faut donc ajouter un « s » à la fin, si vous entendez le son « a », c'est du futur et il n'en faut pas !

Remarque : Dans certains contextes, la nuance entre les deux temps est faible et l'un ou l'autre devient applicable, en fonction du sens que l'on veut donner :

  Cette veste irait bien avec ta robe.
  Cette veste ira bien avec ta robe.

Ici, pas de faute d'orthographe, seulement une légère variation de sens qui passe de la suggestion à l'affirmation.