Le vert à la loupe

Le vert est à l'honneur pour le tout premier thème du tout premier challenge Artpril ! Couleur de la chlorophylle et donc du printemps par excellence, découvrons ensemble tous ses mystères !

Symbolique

Le vert est la couleur de la nature, de l'espoir, de l'Irlande et autres pays celtes, de la Saint-Patrick, de l'islam, de nombreux mouvements écologistes, du hasard, de la chance, de la nausée, de la jalousie, de la planète Vénus…

En héraldique, le vert est désigné par le mot sinople mais a également été appelé prasine.

Locutions

  • avoir la main verte
  • donner le feu vert
  • la classe verte
  • des vertes et des pas mûres
  • être vert
  • vert de rage, de jalousie, de peur
  • se mettre au vert
  • les Verts
  • recevoir une volée de bois vert
  • vert galant
  • le billet vert
  • les petits hommes verts
  • les espaces verts
  • le pic-vert
  • les légumes verts
  • le thé vert
  • l'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin

Homonymes

  • verre
  • ver
  • vers
  • vair

Déclinaison de verts

Il existe une multitude de teintes de vert mais voici une petite sélection par Wikipédia qui vous aidera à enrichir votre vocabulaire et, surtout, vos descriptions 😉

Anecdotes

Aviez-vous remarqué qu'en dehors de vertement, les mots dérivés de l'adjectif vert se formaient avec la lettre D (verdir, verdure, verdoyer, verdoiement, verdâtre…) ?

Parmi les nombreuses pierres de couleur verte, on trouve, en plus de la célèbre émeraude, la malachite, l'aventurine, le jade, la fluorine, le péridot ou encore l'amazonite.

Par ailleurs, la corrosion du cuivre donne le vert-de-gris.

En contact avec de l'oxygène, le phosphore blanc luit en vert dans le noir, précieux indice d'un empoisonnement dans l'épisode Témoin muet, d'Hercule Poirot.

Tout comme parler de cordes sur scène porterait malheur, se revêtir de vert n'est pas mieux. Cela ferait référence à la mort de Molière, sur les planches, bien entendu, et à la teinture, toxique, utilisée à l'époque pour obtenir cette teinte.

Petits jeux d'homophonie

Il entra, vert de rage. Ça lui restait en travers de la gorge…
Elle avait les yeux d'un beau vert tige, à en donner le vertige !
Il était venu, en vert et contre toute attente.
Le vert, sang de la colline, annonçait la venue du printemps.
L'encadrement vert, moulure d'un autre temps, était vermoulu autour du tableau.
En dépit de sa vertu, ce breuvage vert tue à petit feu.
La serveuse au chemisier vert sait verser la bière dans une chope comme personne.
Au pied de ce pauvre plant tout juste vert, glacé par l'hiver, s'étend un lac verglacé.

C'est la faute de la faute !

Une des coquilles que je corrige le plus souvent est : « c'est de la faute à ».
La formulation s'étant déformée dans le langage courant, les gens sont souvent tentés d'ajouter les prépositions « de » au milieu et « à » à la fin.

Il vous faut donc écrire (et dire !) :
C'est ta faute.
C'est la faute de la société.

Anecdote :
Notons que l'ajout fautif de la préposition « à » a été banalisé par M. Victor Hugo et sa rengaine dans Les Misérables :

Je suis tombé par terre
C'est la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau
C'est la faute à Rousseau.

Et ça, c'est la faute de Hugo !

Améliorer son style : les tics

L'éthique du langage

Tout ce dont je me souviens de mes cours d'Histoire de 5e sont les tableaux où l'on cochait le nombre de fois où la prof disait « en effet » ou « effectivement ». ^^'
Mais nous avons tous des tics de langage, plus ou moins intrusifs, en début de phrase par exemple, avec « En fait », « Du coup », etc, ou en guise de ponctuation finale : « quoi », « con » (du côté de Toulouse !), « tu sais… »

Cependant, ce petit défaut, très agaçant quand on le remarque, existe aussi à l'écrit. Si certains lecteurs risquent de ne rien remarquer, cela peut irriter les plus littéraires d’entre eux et devenir rédhibitoire !
En principe, ces récurrences sont plutôt différentes de celles qu'on pratique à l'oral (enfin, méfiez-vous quand même dans vos dialogues !).

Un tic de langage, ça peut être :

Un mot => exemple : bien
Tu as bien fermé à clé ? / ou : Tu es sûr d'avoir fermé à clé ?
Il est bien content. / ou : Il est très content.
Il est bien rentré. / ou : Il est rentré sain et sauf.
Tu peux trouver bien mieux. / ou : Tu peux trouver beaucoup mieux.

Un groupe nominal ou verbal => exemple : comme ça
Tu peux pas dire ça comme ça !
Il est arrivé comme ça, la bouche en cœur.
Alors, comme ça, tu étudies la philosophie ?

Ou encore une catégorie de mots.
Personnellement, je suis accro aux adverbes, souvent utilisés à profusion pour pas grand chose (il suffit de regarder cette phrase*, haha).

Comment s'en débarrasser ?

Votre première mission est évidemment (erf !) de les identifier.
Inutile de relire l'intégralité de votre manuscrit dix fois. Laissez-le reposer quelques temps et reprenez juste (ah !) un chapitre. Vous trouverez forcément (oh !) des coupables avec une volée d'une dizaine de pages.
Normalement (zut...), ils ne sont pas difficiles à repérer car ils sont facilement (>.<) remplaçables ou carrément (gnurf…) inutiles à l'intégrité de la phrase.
Un exemple ? « Oh ! Oui ! Un exemple ! Super ! Ouais ! »
Relisez ce paragraphe en supprimant tous les adverbes. Quelques nuances de sens disparaissent mais le texte est-il incompréhensible pour autant ? « Ah, non, vous avez raison ! » Je sais, merci 😉

Mon conseil :
Inutile de vous acharner au moment de l'écriture, surtout si vous venez de les détecter ou si vous utilisez le flow pour écrire. Cela ne fera que brider votre inspiration.
Gardez cet exercice pour l'une de vos relectures. Vous aurez plus de recul et la tête plus disponible.

Attention, le but n'est pas d'éradiquer l'intégralité de leurs occurrences, ces mots existent car ils sont utiles, mais de limiter la fréquence de leurs apparitions pour les utiliser avec parcimonie.

*Ou, les habitués l'auront peut-être remarqué, les autres articles du site… car, après une journée de boulot, j'ai la flemme :p

Hypogée

Un mot glané au hasard de mes consultations sur le Crisco !

Avant tout, il me semble judicieux de relever que, tout comme apogée, hypogée est un nom masculin. Par ailleurs, son "h" n'est pas aspiré et on dira donc : l'hypogée.

D'une façon générale, hypogée, mot d'origine grecque : hypógeios (ὑπόγειος), désigne des constructions souterraines et plus particulièrement, en archéologie, des caveaux funéraires.

Il donne les adjectifs :

  • hypogéen / hypogéenne, pour ce qui appartient à un hypogée ;
  • hypogé / hypogée, pour une construction se situant sous le niveau du sol mais aussi pour les organismes vivants se développant sous terre, dans une grotte, etc.
  • Quelques-uns de ses synonymes :

  • souterrain ;
  • trou, excavation ;
  • cave ;
  • catacombe, crypte, caveau…
  • Sources : CNRTL, Wiktionnaire, Crisco

    Améliorer son style : les lourdeurs dans une phrase

    Lorsqu'on est concentré sur sa rédaction, on a tendance à ne pas faire attention aux petits détails stylistiques. Pourtant, même si ces tournures de phrases passent à l'oral, elles ont tendance à plomber le texte. Au-delà de leur inélégance, elles peuvent aussi être voraces en longueur, et c'est problématique quand on est limité en nombre de signes, par exemple dans le journalisme ou la bande-dessinée.
    Voici donc quelques petites astuces pour gagner de la place et alléger votre rendu final !

    Les répétitions (cela va sans dire 😉 )
    En cas de galère, utiliser le CRISCO sur internet ou autre dictionnaire de synonymes.

    Les pléonasmes
    Tout le monde connaît « monter en haut » et « descendre en bas », mais certains pléonasmes sont très courants dans le langage et parfois un peu vicieux :
    Au jour d'aujourd'hui => Actuellement
    s'avérer vrai => s'avérer (ou pire, s'avérer faux, qui est un contresens !)
    une brève averse / une averse soudaine => une averse

    Les relatives en général (et leur profusion en particulier, surtout avec un comparatif)
    Le livre qu'il a trouvé dans l'étagère qui était au fond de la libraire est plus intéressant que le mien.
    Il a trouvé un livre plus intéressant que le mien dans l'étagère au fond de la libraire.
    Ça ne peut être que parce que nous avons quelque chose qu’ils détestent.
    Nous avons une chose qu’ils détestent. Ce doit en être la raison.

    Il y a / Parce que (vous avez dû voir ça à l'école !)
    Il y a longtemps que je n'étais pas venu ici.
    Je n'étais pas venu ici depuis longtemps.
    Il y a un oiseau sur la branche.
    Un oiseau se tient sur la branche.
    Il y a un chien qui garde la maison.
    Un chien garde la maison.
    Si tu es puni, c'est parce que tu n'as pas écouté ce qu'on t'a dit.
    Comme tu n'as pas écouté ce qu'on t'a dit, tu es puni.
    Comme tu n'as pas écouté les consignes / les conseils / les avertissements, tu es puni.
    J'ai pu partir en voyage parce que j'ai eu une prime.
    Grâce à ma prime, j'ai pu partir en voyage.

    Alors que
    J'ai eu une mauvaise note alors que j'avais bien révisé.
    J'ai eu une mauvaise note, pourtant j'avais bien révisé.
    J'avais bien révisé mais j'ai eu une mauvaise note.

    Le fait que / le fait de
    Le fait que tu sois toujours en retard met tout le monde dans l'embarras.
    Comme tu es toujours en retard, ça met tout le monde dans l'embarras.
    Tout le monde est dans l'embarras à cause de tes retards systématiques.
    Tu es toujours en retard et ça met tout le monde dans l'embarras.

    En tant que
    En tant que médecin, je connais mon travail.
    Je suis médecin, je connais mon travail.

    Est-ce que
    Est-ce que tu as faim ?
    Tu as faim ?
    Est-ce que tu as pensé à fermer la porte à clé ?
    As-tu pensé à fermer la porte à clé ?
    Qu'est-ce que tu es en train de faire ?
    Qu'es-tu en train de faire ?
    Que fais-tu ?

    Le futur avec le verbe aller
    Il va aller au Japon l'an prochain.
    Il ira au Japon l'an prochain.

    Voire
    Il a mis une heure, voire deux, pour venir.
    Il a mis une ou deux heures pour venir.
    Il a mis presque deux heures à venir.

    Thérianthropie et thériocéphalie

    Voici un petit article issu de mes recherches pour mon jeu de rôle qui fera plaisir aux amateurs d'étymologie et de grec ancien !

    Les thérianthropes (de θηρίον / thêríon : bête, animal sauvage ; et άνθρωπος / ánthrôpos : homme) sont des créatures à mi-chemin entre l'homme et l'animal, de façon partielle ou totale, avec ou sans métamorphose.
    La formulation la plus connue sur ce schéma lexical est celle de lycanthrope (de λύκος / lúkos : loup), ou plus communément loup-garou, mais les folklores du monde entier regorgent de ce genre de créatures : centaures, sirènes, faunes, tengu, dracontopodes (mi-humain, mi-serpent, comme Mélusine)…
    Le principe est également connu en Amérique précolombienne sous le nom de nahualisme.

    La thériocéphalie (de κεφαλή / kephalế : tête) désigne un homme, ou plus fréquemment une divinité, avec une tête animale ; une forme très prisée par les Égyptiens de l'Antiquité avec Anubis et sa tête de chacal ou Horus et sa tête de faucon (hiéracocéphale, de ἱέραξ / hiéraks : faucon) mais aussi l’hindouisme avec Ganesh, le dieu à tête d'éléphant et les très nombreuses représentations cynocéphalie (de κῠνο / kuno : chien).

    Les exemples ne manquent pas alors, si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à farfouiller parmi la grande variété de mythologies pour trouver plus de représentants du genre !

    Sources : CNTRL / Wikipédia / Larousse (étymologique)

    Une aventure capillaire

    Récemment, pour enrichir mon travail d'écriture sur un scénario pour mon jeu de rôle, j'ai fait un travail de recherche d'expressions et locutions autour des poils et cheveux.
    Voici le résultat :

    Les cheveux

    • Avoir les cheveux en bataille
    • Avoir un cheveu sur la langue
    • Tomber / arriver comme un cheveu dans la soupe
    • Ne tenir qu'à un cheveu / Passer à un cheveu
    • Se faire des cheveux / Donner des cheveux blancs
    • Avoir mal aux cheveux / Avoir les cheveux qui poussent à l'intérieur
    • Couper un cheveu en quatre
    • À s'arracher les cheveux
    • Avoir les cheveux qui se dressent sur la tête
    • Tiré par les cheveux / Capillotracté

    Les poils

    • Avoir un poil dans la main
    • Être à poil
    • À un / au poil de cul
    • Horripilant
    • Brosser / caresser dans le sens du poil
    • Prendre quelqu'un à rebrousse-poil
    • Être de bon / mauvais poil
    • Poilant / poilade / se poiler
    • Poil-de-carotte
    • Reprendre du poil de la bête
    • (une mission) Au poil
    • Avoir les poils / Ça me fout les poils
    • le poil-à-gratter
    • barbant / barber
    • au nez et à la barbe
    • parler / rire dans sa barbe
    • La barbe !
    • Barbe-à-papa
    • cigare à moustache (à ne pas apprendre aux enfants !)

    Divers :

    • Un coup de peigne
    • Passer une zone au peigne fin / ratisser

    Autres :

    • Monter sur ses grands cheveux
    • Capillarant
    • Être à cheval sur les cheveux
    • Avoir une fièvre de cheveux

    À cela s'ajoute quelques personnages : Laure et Al, le couple de barbiers-coiffeurs, leur fille Raiponce et leur triste apprenti Émo' Tif.

    La farandole des insultes !

    Il ne s'agit pas ici de déverser gratuitement des flots de vulgarité !

    La liste d'insultes qui suit est un outil de travail tout à fait sérieux, en particulier lorsque l'on traduit du manga, car si les Japonais sont très pauvres en insultes, la langue française en possède à foison (il faut reconnaître que nous sommes particulièrement créatifs à ce sujet) et il serait dommage de ne pas profiter de cette incroyable diversité pour enrichir un texte ! Vous trouverez ci-dessous des insultes classiques, désuètes, soutenues ou franchement vulgaires… Tout un panel pour faire le meilleur choix possible.

    Voyons donc comment insulter les gens avec panache !

    Les grands classiques
    (gros) con / (grosse) conne connard / connasse
    salaud / salopard / salope blaireau
    casse-couilles / pète-couilles / casse-ovaires pov' mec / pov' type / pov' fille
    Les atteintes à l'intellect
    imbécile con / conne
    débile (congénital) idiot / idiote
    crétin / crétine gourde / gourdasse
    abruti / abrutie cruche
    demeuré / demeurée godiche
    andouille bécasse
    couillon / couillonne blondasse
    glandu dinde / pintade
    bougre d'âne / âne bâté amibe
    cornichon béotien
    nigaud
    Les orduriers, nauséabonds et parasitaires
    ordure charogne
    fumier vermine
    sac à merde / tas de merde / pov' merde cloporte
    crevure / crevard parasite
    pourri / pourriture mouche à merde
    merdeux / merdeuse sangsue
    emmerdeur / emmerdeuse raclure (dégénérée)
    chieur / chieuse bernique
    morveux / morveuse trou-du-cul
    pauvre tache / pov' tache porc / pourceau / cochon / cochonne
    saligaud larve
    pisseuse sagouin
    souillon
    Les atteintes à la virilité
    enculé lopette
    couille-molle chochotte
    p'tite bite mauviette
    mou de la bite lavette
    Les atteintes à la dignité féminine
    pouffiasse garce
    pétasse catin
    grognasse pute / putain
    roulure chienne
    traînée trimardesse / trimardeuse
    gourgandine sac-à-foutre / garage-à-bite
    bougresse chagasse
    sorcière chaudasse
    diablesse allumeuse
    peste marie-couche-toi-là
    greluche
    Les atteintes au physique
    laideron morue
    tronche-de-cake boudin
    tête de cul / de fion / etc thon
    face de rat / de macaque / etc cageot
    suce-debout gros tas
    nabot demi-portion
    minus foutriquet
    Les atteintes à l'honnêteté et au sérieux
    canaille bouffon
    enflure guignol
    enfoiré / enfoirée charlot
    scélérat minable
    crapule branquignol
    escroc mariolle
    fripouille mufle
    malotru goujat
    vaurien gougnafier
    loubard pimbêche
    faux-cul pignouf
    judas
    Les atteintes à l'intégrité sociale
    bâtard bouseux
    corniaud plouc
    avorton cul-terreux
    misérable péquenaud
    loser tocard
    Le manque de volonté, de courage
    feignasse trouillard
    branleur pleutre
    glandeur chiffe-molle
    mou-du-cul pétochard
    traîne-savates dégonflé
    jean-foutre poltron

    Notez qu'il est possible de combiner des mots de la liste ci-dessus avec les entêtes : sale…, fichu…, maudit…, bande de…, espèce de…, tas de…, etc, pour créer de l'emphase.

    Cette liste est, bien sûr, non-exhaustive et ne contient pas les insultes régionales comme cagouille ou cougnasse, par exemple, ainsi que l’intégralité du dictionnaire de gros mots du Capitaine Haddock !

    Bibliographie :
    Le petit Livre des gros mots – Gilles Guilleron, Éditions First. ISBN : 2-7540-0383-4
    Dico des injures oubliées – Sabine Duhamel, Éditions Librio. ISBN : 2-290-05439-0

    Féal.e.

    Un féal, une féale, des féaux, des féales.

    Mot dérivé du latin fidelis, il désigne à l'origine un vassal fidèle à son suzerain. Il est utilisé aussi bien en substantif qu'en adjectif.
    On pourra donc dire : un féal, ou un féal serviteur.

    Le terme reste assez désuet et, bien qu'il mette initialement en rapport la fidélité d'un inférieur envers un supérieur, il peut également servir à désigner une amitié chère et loyale.

    Vainqueresse

    Voilà des siècles que ces « chers » messieurs de l'Académie française ont évincé les féminins de nombreux termes de « puissance », en particulier dans les noms de carrières politiques, intellectuelles, physiques, et autres postes d'influence, ce qui pose régulièrement problème dans le travail d'écriture, et plus spécifiquement celui de traduction (et on ne parlera même pas de l'aspect social).
    Les cas ne manquent pas, mais en voici un croisé tout récemment.

    Des phrases du genre « Qui sera la vainqueur ? » me brûlant les yeux comme les oreilles, je suis donc partie à la recherche de la victoire au féminin.

    Comme c'est souvent le cas, deux possibilités s'offrent à nous :

    • l'option québecoise-suisse, qui consiste généralement à placer un « e » en fin de mot : auteure, vainqueure… (plus plaisante aux oreilles masculines car elle ne fait aucune différence à l'oral) ; ou parfois remplacer le « r » final par « se » : vainqueuse ;
      des résultats souvent inesthétiques mais qui démontrent un effort de ces deux régions francophones pour réhabiliter pleinement la femme dans les rôles importants de la société ;
    • chercher les anciennes formes au féminin, puisque, très souvent, elles existaient au Moyen-Âge et jusqu'à la Renaissance, comme pour autrice. En principe, je favorise cette solution historique car elle apporte une légitimité à mon choix.
      C'est donc par ce biais que j'ai trouvé le féminin : vainqueresse, formé sur la même base que vengeur / vengeresse (car, bizarrement, la vengeance a eu le droit de garder son féminin…).

    Comme toujours, le mot est un peu dérangeant au premier abord, puisque nous avons été déshabitués à l'entendre (la faute à qui ? >.<), mais il suffit de se le répéter plusieurs fois pour qu'il reprenne naturellement sa place.

    Source : Wiktionnaire