Rencontre avec Brandon Sanderson (2010)

J'ai eu la chance de rencontrer Brandon Sanderson, un écrivain geek qui s'assume, lors des Utopiales 2010. Cet auteur d'epic fantasy, qui a été choisi par la veuve de Robert Jordan pour achever sa série La Roue du temps, est également le créateur d'un personnage « charismatique » pour la littérature jeunesse : Alcatraz Smedry. Commençons, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, par une petite présentation de deux séries représentatives de cet auteur, avant d'attaquer son interview qui vous permettra de découvrir un parcours hors norme ainsi que quelques-unes de ses techniques de création.

Elantris, la cité déchue

Elantris est une série d'epic fantasy en deux tomes publiée chez Orbit et exploitant une idée très originale de malédiction. Si vous n'avez pas l'habitude, préparez une fiche avec les noms propres pour vous y retrouver ^^' Nous avons d'ailleurs abordé ce sujet lors de l'interview.

Dix ans auparavant, Elantris était encore une belle cité, comme faite de pierres précieuses et de métal brillant. Ses habitants, bénis par le Shaod leur offrant beauté, santé, intelligence, étaient considérés comme des dieux immortels. Le Shaod pouvait toucher n'importe quel natif d'Arélon, pauvre ou riche, vieux ou jeune. Il pouvait alors rejoindre la vie de la merveilleuse cité.
Mais un jour, le Shaod est devenu malédiction et la puissance de la cité s'est effondrée. Tous les Elantriens devinrent des pestiférés, physiquement et socialement. Depuis, chaque personne frappée par le Shaod devient un cadavre ambulant et se retrouve bannie et enfermée dans l'enceinte d'Elantris aux rues sales et sombres. Ses habitants, livrés à eux-même, errent tels des zombies dans la saleté et la famine, souffrant jusqu'à la folie de blessures qui ne guérissent plus. Pour l'éternité.

C'est ainsi que le prince Raoden d'Arélon franchit les portes de la cité, ses offrandes mortuaires dans les mains. C'est ainsi que la princesse Sarène arrive pour épouser un homme qu'elle n'a jamais vu et qu'elle ne verra jamais puisqu'on célèbre ses funérailles - ce qui ne rompt pas le contrat de mariage pour autant. Il découvre une vie de misère et de cruauté et ne compte pas « finir ses jours » ainsi. Elle rencontre son beau-père, sexiste et méprisant, et ne compte pas rester toute sa vie sur la touche en n'hésitant pas à mettre son grain de sel dans la vie politique de son nouveau pays, l'un des rares à échapper encore aux opérations d'extension et de domination du royaume militariste de Fjorden.

Alcatraz, l'antihéros destructeur

La série Alcatraz, qui compte déjà deux tomes publiés en France aux éditions Mango sur les trois actuellement sortis, ne s'adresse pas uniquement aux jeunes lecteurs. C'est en effet avec grand plaisir que j'ai dévoré le premier tome : Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires - et ne vous arrêtez surtout pas à la couverture qui est très bof... Son système d'écriture est en effet très astucieux et même un peu fourbe !
Nombreux sont les points intéressants de cette série. Tout d'abord, l'auteur s'adresse à deux lectorats différents : celui de la Biblie Intérieure, le monde que nous connaissons et dans lequel ce livre est à l'index paraît-il, et celui des Royaumes Libres où notre personnage est un héros. Je ne vais pas m'étendre dans les détails mais l'auteur jongle entre ces deux publics et en profite pour critiquer un peu notre mode de vie.

Le personnage principal est une sorte de jeune antihéros plutôt associable possédant un Talent hors norme : il casse à peu près tout ce qu'il touche... Beaucoup de l'humour de la série se base sur les Talents bien pourris, admettons-le, des différents protagonistes (je vous laisse la surprise) mais dont ils arriveront à tirer avantage même si on se demande parfois s'ils ne sont pas un peu décérébrés !
L'autre point fort et humoristique de la série est la voix du narrateur-auteur qui aime bien faire tourner ses lecteurs en bourrique. Elle coupe sans cesse la narration pour tarauder le lecteur avec des considérations et des commentaires souvent hors-sujet voire déjantés qui critiquent avec beaucoup d'ironie les normes littéraires ou se moquent tout simplement de vous ou vous envoient carrément balader ! L'auteur vous promène dans le bouquin par le bout du nez, vous renvoyant 30 pages en arrière pour des broutilles par exemple. Il va jusqu'à vous donner le début du deuxième tome, Alcatraz contre les ossements du scribe (à l'époque pas encore publié), à la fin du premier juste pour vous faire enrager, le fourbe ! Alcatraz, le narrateur-auteur qui serait en fait Brandon Sanderson sous son nom de plume de Biblie Intérieure, essaie de se faire détester par tous les moyens. Y arrivera-t-il ? Moi, en tout cas, je vais lire le tome 2 !

« [...] les écrivains adorent mettre les gens à l'agonie. Si ce n'était pas le cas, nos romans n'auraient pas d'autre sujet que les fêtes d'anniversaires des petits lapinous. »

Il y aurait encore une multitude de choses à dire sur Alcatraz mais l'article commence à être long et ce serait vraiment dommage de vous spoiler l'histoire et les vannes, alors le mieux, c'est encore d'aller lire tout ça par vous-même ! Et de lire l'interview pendant laquelle nous avons beaucoup parlé de cette excellente série !

Interview

Vous n'étiez pas destiné à devenir auteur. Vous n'aimiez pas lire et vous avez commencé vos études en chimie. Est-ce grâce à vos rencontres, par exemple avec vos professeurs Mrs Reader et l'auteur David Farland, que vous avez découvert la fantasy et pris le goût de la lecture et de l'écriture ?

Le premier déclic a eu lieu quand ma prof, Mrs Reader, m'a encouragé à lire des nouvelles de fantasy pour la première fois. J’avais 14 ans et je détestais lire car on ne m'avait pas donné les bons livres. C’était Fendragon (Dragonsbane) de Barbara Hambly. J’ai adoré. C’était une nouvelle merveilleuse qui a changé ma vie, ma manière de voir le monde et les livres. Et j’ai découvert, cet été-là, d'autres auteurs tels qu'Anne McCaffrey, Melanie Rawn et David Eddings, qui sont devenus mes auteurs préférés, et j’ai littéralement dévoré tout ce qu’ils ont fait.
Mais ma mère m’a convaincu qu’être auteur n’était pas un vrai métier et je suis allé à l’université pour étudier la chimie. Au bout d’un an, je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. J’aime le concept de la chimie, mais je suis un auteur et j'avais besoin d'écrire. Donc j’ai décidé de le faire à temps plein. J’ai suivi les cours de David Farland sur les nouvelles de fantasy et SF qu’il enseignait à l’université locale. Et ça m'a énormément aidé de rencontrer un véritable auteur pour comprendre qu’écrire pouvait être un vrai métier, qu’il y a des gens qui le font, tout comme lui. Et ces deux personnes ont eu une influence profonde sur ce je voulais vraiment faire.

Vous n'aimiez pas les livres imposés à l'école. Dans le premier tome d'Alcatraz, vous formulez des critiques telles que « Tu dois lire ça ! ». Est-ce que votre expérience vous a inspiré pour ce livre ?

Elle l’a inspiré. J’ai écrit Alcatraz comme si c’était pour moi quand j'avais 13 ans. J'ai voulu imaginer le livre parfait que ce garçon aimerait.
Je pense que notre société a du mal à assumer que certains livres sont destinés à certaines personnes. Les livres sont un peu comme des chaussures, n’importe quelle chaussure n’ira pas à tout le monde et on ne peut pas la forcer à aller à tous. Le lecteur doit essayer une large variété de choses mais je pense que nous sommes trop souvent en train de pointer du doigt en disant : «  Oh tu ne devrais pas aimer ce livre, mais tu devrais aimer celui-ci parce que tous les autres l’aiment ». Quand j’étais plus jeune et qu’on me donnait à lire un livre en me disant que tout le monde l’aimait et que quelque chose n’allait pas avec moi si je n’aimais pas ce livre, ça ne me plaisait du tout. Jusqu’à ce que je lise des livres de fantasy et que je réalise ce que j'aimais. Mais malgré tout, beaucoup me disaient « Oh tu ne devrais pas aimer ce livre de fantasy, c'est pour les enfants » ou alors « Ce n’est pas de la vraie littérature », ce qui est complètement faux. Tout cela juste parce que certaines personnes n’aiment pas ce type de livres et qu’ils voudraient que tout le monde aime ce qu’ils aiment !

C'est peut-être ce qui nous fait réaliser que nous sommes geeks et pas comme les autres car j'ai eu la même expérience !

Exactement. C’est un dur combat que nous devons mener. J’ai une maîtrise en anglais et j’ai dû me battre dans chaque cours pour dire que : non, la littérature fantastique est pleine de bonnes choses, elle vaut la peine d'être étudiée, d'être écrite et elle est tout aussi valable que le reste ! Mais c'est très dur…

Et avez-vous vraiment quelque chose contre les bibliothécaires ?

(rires) Actuellement je n’ai aucun problèmes avec eux, je les aime beaucoup. Quand j’étais en train d’écrire Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires, je me moquais plutôt de la théorie du complot. Je venais juste de lire un thriller, dont je ne mentionnerai pas le nom, qui prétendait que certains groupes secrets dirigent le monde, ce que je trouvais démentiel et d’une certaine manière ridicule. Donc je voulais imaginer le groupe le plus ridicule possible en train de diriger le monde et j'ai choisi les bibliothécaires. Il y en a tout un tas qui sont merveilleux, d'une grande aide, et pas du tout infâmes. Mais, et c'est une partie du commentaire que j’ai fait, il y en a parfois quelques-uns qui le sont, à mon avis, car ils ne font pas ce qu’ils devraient. Pas seulement des bibliothécaires mais aussi certains instituteurs et certains professeurs, qui font de la rétention d’information et qui disent : « Non, vous ne pouvez pas avoir cette information, vous pouvez seulement avoir l’information que je pense digne de vous ».

Et pourquoi choisir un antihéros pour Alcatraz ?

Alcatraz n’est pas un antihéros traditionnel. Il y a beaucoup de définitions d’antihéros. La plus connue est quelqu’un comme Madame de Bovary, une personne qui n’attire pas l’attention.

C'est un des livres horribles que j'ai dû lire à l'école !

Oui, oui, je n’ai pas beaucoup aimé ce livre non plus. Mais j'aime Victor Hugo donc ça va. Les auteurs français sont incroyables. Mais Alcatraz est une autre sorte d’antihéros. Il ne pense pas qu’il mérite d’être un héros car il a une mauvaise estime de lui mais ça fait partie du charme du livre. L’idée de la série Alcatraz, c'est que les personnages ont des super-pouvoirs qu'ils trouvent nuls. La société les leur présente comme des défauts. Le super-pouvoir d'Alcatraz, par exemple, c'est qu’il casse des choses. La société leur dit que c’est terrible, qu’ils doivent en avoir honte. Mais le propos d’ensemble du livre est que des choses dont on est honteux peuvent aussi être notre plus grand avantage. J'utilise moi-même souvent cette métaphore. Quand j’étais jeune, j’avais une imagination débordante et ça me causait des problèmes. Certaines personnes me disaient « tu ne devrais pas rêvasser tout le temps comme tu fais ». Mais j'en ai fait ma carrière. Pour beaucoup d’entre nous, geeks ou nerds, la société considère qu'on doit en être honteux de toutes ces choses que l'on fait. Mais je ne pense pas nécessairement que ce soit vrai. On peut les prendre, en tirer un grand avantage et on peut aider la société en les utilisant. Et c’est de ça que parle le livre. Alcatraz apparaît comme un antihéros au début mais c’est l’astuce du livre car c’est sans soucis que mon antihéros peut devenir un héros.

Nous avons une série en France où les pouvoirs catastrophiques des super-héros deviennent une force.

Ah ok. Il y a aussi ce film Mystery Men, que j'aime beaucoup. C’est un peu ce genre de trucs, avec des super-héros comme La Pelle qui est très bon pour pelleter, et autres. De toute façon, je ne pense pas être le seul à avoir eu ce genre d’idées.

C'est peut-être ce qui rend ces personnages attachants.

Oui, peut-être, oui.

Beaucoup de héros modernes ne sont plus orphelins mais placés dans des familles d'accueil. Est-ce une façon de se rapprocher des jeunes lecteurs de maintenant ?

Oui, mais je pense que c’est surtout pour être plus réaliste. C’est ce qu’il se passe dans notre monde d’aujourd’hui et aussi ce que j’ai voulu pour Alcatraz. Je ne veux pas en dire trop pour éviter de spoiler, mais ses parents sont vraiment impliqués dans l’histoire et y prennent part tous les deux. Je n’en parle pas au début pour que les personnes pensent qu’il est orphelin.

Pensez-vous que l'humour est indispensable en littérature jeunesse de nos jours ?

Je pense que c’est important. Actuellement, c’est intéressant de penser que les enfants sont plus enclins à accepter une grande différence d’éléments dans un seul livre. Les adultes, si vous mettez trop d’humour dans un livre, ils le catalogueront comme étant uniquement une nouvelle humoristique. Mais les enfants ne font pas ça. Ils vous autorisent à être drôle, et sérieux, et ridicule, tout ça en même temps et c’est un des trucs que j’aime à propos des livres Alcatraz, car vous avez beaucoup de libertés. Quand j’écris de l'epic fantasy, je mets un peu d’humour, mais ce sont plus des traits du personnage. J’adore l'epic fantasy, c’est mon premier amour, mais on se doit de prendre ça sérieusement, tout doit être cohérent et bien fonctionner ensemble. Et vous ne pouvez pas être imprécis, vous ne pouvez pas non plus être contradictoire. Dans les livres jeunesse, c'est possible. Ils me laissent, dans Alcatraz, être contradictoire si c'est pour développer un propos, mais aussi être drôle, ridicule et aussi avoir des personnages bien trempés. Donc il y a beaucoup de flexibilité dans cette littérature.

L'équivalent pour les adultes pourrait être les histoires de Terry Pratchett ?

Oui, je connais Pratchett, mais je pense que c'est vraiment une exception et qu’il fait un boulot fantastique. Mais je crois que les gens continuent de le catégoriser seulement comme un humoriste alors qu’il a des personnages et des histoires profonds. Mais c’est dans notre nature de se contraindre de dire que Pratchett est seulement une chose alors qu’il peut en être plein à la fois.

Dans la série des Alcatraz, il y a deux types de narration. Pourquoi ce double langage ? Est-ce une opportunité pour critiquer notre société ?

Oui, quand j’ai écrit les Alcatraz, j’ai voulu faire des choses vraiment différentes de l'epic fantasy où je prends garde à ne pas être trop didactique, à ne pas faire de sermons. Je n'y fait pas de propagande, je prends juste ce qui semble important pour le personnage. Avec Alcatraz, je n’ai pas commencé de cette manière non plus, mais j’ai mûri car, à chaque début de chapitre, Alcatraz s’adresse au lecteur pour parler de quelque chose qui l’ennuie, qui l’intéresse ou faire quelque chose qui va l'embêter. C’était fait en partie pour développer son personnage, mais aussi pour introduire des thèmes humoristiques. Mais c'était aussi, pour moi, une façon de commencer de petits argumentaires, des argumentaires humoristiques. Je veux dire par-là que je m’amuse de différents aspects de l’écriture. Certaines parties du livre se moquent aussi de moi en tant qu’écrivain et se référencent elles-même par ce biais. C'est ce qui construit le livre et qui l'a rendu amusant à écrire.

Vous avez été choisi pour achever La Roue du Temps de Robert Jordan. Est-ce une fierté ? Est-ce dur de prendre la suite du projet de quelqu'un d'autre ?

En effet, c’est un grand honneur et je suis vraiment très heureux d’avoir été choisi. J’ai lu les livres de Robert Jordan il y a de nombreuses années et c’est une de mes séries préférées. Peut-être même ma série préférée pendant pas mal de temps. Et j’ai été choisi de façon inattendue. Je n’avais pas de vues sur le poste, il est juste venu à moi et c'était un gros projet. Au début, j’ai dit oui immédiatement, mais ensuite, je me suis mis à réfléchir sur les difficultés que ça serait et comment le faire honnêtement. Il n’y avait pas moyen de réussir parce que la seule personne qui pouvait écrire ce livre correctement, c’était Robert Jordan. Et je ne pouvais pas le remplacer. J'ai failli rappeler pour dire non, parce qu’il n’y avait pour moi aucune manière de ne pas échouer. Mais finalement, j’ai décidé que j’aimais la série et que, si je disais non, quelqu’un d’autre prendrait la suite et ferait n’importe quoi, et que ce serait ma faute si ça se passait comme ça. Après pas mal de réflexions, j’ai réalisé que je ne serais peut-être pas capable d'écrire aussi bien que lui, mais au moins, en tant que fan, je connais leurs attentes et je peux faire ça bien. J’ai donc décidé que si quelqu'un d'autre que Robert Jordan devait l'écrire, ce serait moi.

Vous êtes maintenant professeur d'écriture créative spécialisée en SF et fantasy dans la fac où vous avez étudié. Est-ce important de partager votre expériences comme l'a fait David Farland avec vous ?

Oui, en effet, la raison pour laquelle je donne ce cours est qu’actuellement David Farland a arrêté d'enseigner pour pouvoir poursuivre d’autres choses. C'était juste un travail complémentaire, c’est un écrivain avant tout. Un autre professeur avait pris le poste mais elle partait à la retraite et le cours allait être annuler donc elle m’a demandé si je voulais enseigner et j’ai dit oui. Même si ma carrière était plutôt calme à ce moment-là, je ne ressentais pas le besoin d'enseigner. J’ai dit oui parce que c’était un cours que j’avais pris et qu’il comptait beaucoup pour moi. J'aimais beaucoup ce cours et j'ai voulu reprendre le flambeau pour permettre à d'autres étudiants d'en profiter aussi.

Dans les livres de fantasy, les noms de lieux ou de personnes sont toujours étranges (voire tordus et imprononçables !). Comment créez-vous les vôtres ?

Oui, ça dépend des livres, pour tous mes livres j’utilise une méthode différente. En fait, pour Elantris, c’est une manière de nommer basée sur mes recherches en linguistique. Je ne veux pas trop approfondir, ça doit paraitre très ennuyeux à expliquer pour la plupart des gens donc je vais m’abstenir. Mais dans beaucoup de mes livres, je vais prendre une région géographique de notre monde et je vais baser mes noms sur les noms de cette région. Par exemple, pour Fils des Brumes (Mistborn), qui se base en France mais aussi en Allemagne. J’ai construit les noms à partir des langues parlées dans ces régions, de manière à ce qu'ils donnent une ambiance.
Pour d’autres livres, j’ai utilisé d’autres astuces linguistiques. Pour Way of Kings, les noms sont des palindromes (mot qui peuvent se lire dans les deux sens) parce que la symétrie est sacrée pour les gens de ce monde et donc beaucoup des noms sont palindromique ou à une lettre près forment un palindrome et c’est comme ça que je les ai nommés. Ça dépend juste du monde que je suis en train de construire.

La série Harry Potter touche à sa fin. Pensez-vous qu'Alcatraz pourrait être son successeur auprès des jeunes lecteurs ? Seriez-vous partant si on vous proposait des adaptations cinématographiques ?

Ouh là... Je ne sais pas, personne ne peut remplacer Harry Potter, il a vraiment quelque chose de spécial. Je n’ai certainement pas publié mon livre en me disant « Oh on va essayer de remplacer ça ». J’ai plutôt envie que les gens lisent Alcatraz pour ce qu'il est : clairement plus dingue que Harry Potter. Il y a des adaptations cinématographiques en cours avec DreamWorks qui ont fait Shrek, How to Train Your Dragon et tout ce genre de trucs. Ils sont en train de travailler sur une adaptation. C'est en cours, rien n’est encore fait, mais ça s’annonce plutôt bien.

Quels sont vos projets pour 2011 ?

Oui, l’année prochaine j’ai le dernier tome de la trilogie Fils des Brumes qui va sortir en France, j'ai vraiment hâte. Il s’appelle The Hero of Ages, il sort en avril et va terminer l’histoire. Puis un livre en one-shot qui s’appelle Warbreaker qui sortira probablement au début de 2012, et ensuite The Way of Kings qui marquera le début de ma nouvelle grosse série.

Merci à Brandon Sanderson pour son temps et sa patience.